La vie comme un grand huit de Lara Love Hardin – Un témoignage puissant ! Avis lecture

Bonjour les bouquineurs ! Je vous présente le roman autobiographique « La vie comme un grand huit, Même l’enfer a une porte de sortie » ( The Many Lives of Mama Love pour la version Originale) écrit par Lara Love Hardin, à paraître le 23 janvier 2025 aux éditions L’arbre qui marche. Il est l’un des six livres sélectionnés par Oprah Winfrey en 2024.

🔖Un témoignage puissant et inspirant. Une ode au pouvoir des livres !

La lecture comme ressource. L’écriture comme rédemption.🖤

📖 Résumé :

Quand vous êtes une mère de famille de banlieue chic et une grande lectrice, personne ne s’attend à voir la police sonner à votre porte.

Mais Lara Love cache un secret. Elle finance son addiction aux opiacés en volant les cartes de crédit de ses voisins. Condamnée, elle découvre en prison un système de castes à mi-chemin entre un gang et une cour de récréation. Elle gravit les échelons et devient « Mama Love », celle qui guérit et apaise.
​À sa sortie, elle comprend que la lecture, la première de toutes ses addictions, peut lui ouvrir des portes. Elle fait une rencontre inespérée, et devient « plume » pour célébrités. Elle médite avec le Dalaï-Lama et dîne avec Desmond Tutu. Mais la honte la poursuit, et Lara doit apprendre à se pardonner pour accepter sa rédemption.

Tout est vrai dans La vie comme un grand huit. Ce témoignage exceptionnel nous montre que lire mène à tout.

🌹Mon avis :

L’histoire de Lara Love Hardin se lit avec avidité (Oprah Winfrey a raison : on a du mal à s’arrêter!) L’écriture est fluide, brute et sincère, la narration une parfaite concision, il n’y a pas de temps mort, tout est essentiel, tout est intéressant, peut être plus de détails ou de passages sur sa vie n’auraient pas dérangé !

L’évocation de son enfance reste très succincte, Lara ne s’en souvient très peu elle même, juste un souvenir de violence et d’abandon, et la recherche très tôt d’une fuite de la vie et d’elle même à travers les livres.
Sa première addiction a donc été toujours de s’échapper. Cherchant des moyens toujours plus forts… jusqu’à sa descente en enfer.
Comment passe t’on de mère de famille de banlieue chic aux vols de cartes de crédit pour payer sa drogue ? Et comment se battre pour se reconstruire quand on a tout perdu ?

Le début de son récit peut être déstabilisant, c’est forcément dur de la lire faire ses mauvais choix qu’on sait dramatiques, notamment quand elle est mère. C’est donc admirable de sa part de révéler ce qu’elle a vécu pour mieux se rendre compte du chemin parcouru.

Noyer dans ses secrets et ses addictions, Lara s’est tenue à l’écart d’elle même toute sa vie, jouant les rôles que la société attendait, alors changer prend du temps. Même en prison il faut lutter pour trouver sa place, pour surmonter la phase de désintoxication et ne pas replonger, il faut tenir pour ces enfants, avec ce risque de ne plus jamais les revoir. Au fil des pages on découvre une femme touchante et plus forte qu’elle ne le croit. Jusqu’à devenir « Mama Love » celle qui apaise et conseille ces codétenues. 

Les livres se révéleront les meilleurs des conseillers et l’écriture une nouvelle voie aux résultats insoupçonnés…

On se rend compte que sortir de prison n’est pas synonyme de liberté ou de soulagement, la culpabilité la pousse à vivre dans l’ombre par peur que l’on découvre la pire version d’elle même.
Elle dénonce avec justesse la réalité de la réinsertion, qui ne te pousse qu’à replonger. Un ensemble d’obligations administratives quasi impossible à tenir, devoir faire des kilomètres sans voiture sans personne, pour passer les tests, voir le juge, travailler gratuitement à la prison, et devoir trouver un travail dans ce même espace temps, dans des lieux différents et ne surtout pas manquer un rdv sous peine de retour en prison. Un parcours du combattant qui paraît si dur à surmonter avec le poids du jugement, des rumeurs et de la honte.

Le message de ce livre est qu’on peut avoir commis des fautes, se perdre, atterrir en enfer et avoir tout perdu, il y aura toujours un moyen de se relever. Le chemin sera long et semé d’embûches, la société sera contre nous et il faudra faire des choix sur ses fréquentations, mais il est possible de se reconstruire, de se réparer, de reprendre confiance, il faut savoir saisir les occasions et surtout arriver à se pardonner soi même.

Lara Love Hardin nous livre un témoignage poignant et touchant. Son évolution et sa réussite sont admirables et méritées.

Je remercie l’édition L’arbre qui marche pour l’envoi de ce roman et les félicite pour ce beau travail d’édition, la couverture est magnifique, et la postface est également très intéressante pour savoir comment cela se passe en France et se rendre compte qu’il n’y a pas beaucoup de différences dans le traitement des détenus, à peine mieux pour la réinsertion, même si tout reste à améliorer pour véritablement donner une seconde chance.

Meilleurs extraits et citations de "La vie comme un grand huit" :

« La vérité, c’est que je n’ai jamais eu qu’une seule addiction – la mère de toutes les addictions, peut-être : le besoin de m’échapper. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pensé qu’il y avait mieux à trouver ailleurs. Une meilleure version de moi-même. Les livres m’ont aidée à fuir mon enfance.
Et je ne parle pas ici d’une consolation face à des angoisses existentielles précoces, non : avec les livres, je m’échappais. Littéralement. »
 
« Je suis l’amie de tout le monde sans être proche de personne. Exactement comme au lycée, je me glisse dans d’autres peaux pour survivre. »
 
« Je réalise que j’ai toujours cru vouloir être aimée, alors que tout était bien plus simple. Je n’avais pas besoin d’être aimée. j’avais besoin d’être acceptée. »
 
« Je pense avoir accompli beaucoup de bonnes choses dans ma vie. Beaucoup de mauvaises, aussi. Elles ne s’annulent pas mutuellement ; elles cohabitent, voilà tout. Et j’ai fini par comprendre que le pire que j’aie jamais fait n’était pas de tomber dans la drogue, de voler ou de mentir. La pire erreur que j’aie commise aura été de bâtir mon identité autour des pires choses que j’avais pu faire. J’en ai voulu à tant de gens de ne pas être capables de regarder au-delà de mon passé – mais la première qui restait bloquée sur ce passé sans parvenir à voir au-delà, c’était bien moi.
 
« En vérité, la réinsertion est un casse-tête quasi insoluble. Pour rester en liberté conditionnelle, il faut un travail. Pour trouver un travail, il faut remplir un dossier et cocher la case  » Casier judiciaire « , qui empêche de trouver un travail. Si vous y arrivez quand même, il vous faudra un toit pour être à l’heure chaque matin. Mais pour ça, il vous faut un travail. Le système tout entier est une absurdité, et pour quel résultat ? Les anciens prisonniers ont dix fois plus de chances que les autres de se retrouver SDF.. et les SDF ont onze fois plus de chances d’être envoyés en prison. (…) Tout le système de réinsertion est vicié, illogique dans sa conception et médiocre dans son exécution. »
 
« Nous ne nous contentons pas de condamner tel ou telle à cinq ou dix ans de prison. Notre système transforme chaque jugement en un jugement à vie. Chaque peine de prison est à perpétuité. »
 
« Ma toute première addiction, ça a été les livres. Quand je raconte ça aujourd’hui, les gens rigolent. Puis ils hochent la tête d’un air entendu, comme si eux aussi faisaient partie d’une société secrète d’accros à la lecture, dont le plus grand crime serait de rester éveillés tard, une lampe de poche allumée sous la couverture, à tourner compulsivement les pages d’un roman. « 
 
« Le vrai pouvoir, c’est le pouvoir de dire les choses à haute voix, et de contrôler sa propre histoire, comme on contrôle une entreprise ou un organe de presse.
Le vrai pouvoir, c’est celui de pouvoir mettre son nom sur les choses. Et de profiter de sa position pour mettre en lumière d’autres personnes, afin qu’ à leur tour elles trouvent leur propre pouvoir. »
 

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