Avis lecture : Dans la forêt – Jean Hegland

livre dans la foret

Un roman d’apprentissage survivaliste dans toute sa splendeur. 🏞️👭🪵

🌿L’histoire :

Deux sœurs qui tentent de survivre seules dans leur maison en forêt après l’effondrement de la civilisation. Tout semble avoir commencé par des coupures d’électricité, jusqu’à que la pénurie s’étende aux restes : essence, nourritures. Tout a fermé. Guerres, épidémies.. Rien n’est vraiment certains de l’étendue du chaos, il subsiste alors un climat post apocalyptique.
Isolées, les jeunes femmes n’ont pas abandonné leurs rêves. Eva passe son temps à danser au seul rythme du métronome. Nell s’enrichit de la lecture de l’encyclopédie et écrit leur quotidien et les souvenirs de qui est arrivé pour qu’elles se retrouvent orphelines dans un monde en grand bouleversement..

Mon avis :

Dans la forêt, c’est une histoire profondément poignante, émouvante où se mêle un quotidien nourri de choses simples, où la moindre ressource est un trésor, comme autant de drames qu’on ne voit pas venir. La cohabitation des deux sœurs fusionnelles n’est pas toujours simple, mais elles ont dans leur différence, leurs désaccords, un courage qui les animent.

De nombreuses épreuves très dures traversent leurs vies. Malgré tout, il y a comme une certaine force dans l’espoir d’un avenir meilleur et leur lien, aussi réaliste, complexe, et fluctuant que la vie, nous transporte.

Surprise parfois par la tournure du récit, j’ai été effrayé, perturbé autant qu’enthousiaste et émerveillé. C’est un mélange de sentiments fort, apaisé par des périodes plus calmes et contemplative..

Passé le premier quart du livre, qui renvoie souvent au passé, on se retrouve plongé véritablement dans le présent avec les deux soeurs , et c’est là que la tension monte, qu’on est pris intensément par le récit qu’on a du mal à lâcher. Les pages se tournent comme par besoin, par survie. À la fois exalté et troublé.

Il ressort de cette forêt, de ce monde, autant de danger que d’émerveillement, de richesse. 🏞️

Quelques extraits, citations de « Dans la fôret » : 

« Je suis juste un noyau, un grain, un bout de charbon de bois enfoncé dans un morceau de chair qui respire, qui écoute la pluie. Ma vie emplit cet endroit, elle n’est plus pauvre, ni perdue, ni volée, ni n’attend plus de commencer. »

« Avant j’étais Nell, et la forêt n’était qu’arbres et fleurs et buissons. Maintenant, la forêt, ce sont des toyons, des manzanitas, des arbres à suif, des érables à grandes feuilles, des paviers de Californie, des baies, des groseilles à maquereau, des groseilliers en fleurs, des rhododendrons, des asarets, des roses à fruits nus, des chardons rouges, et je suis juste un être humain, une autre créature au milieu d’elle.
Petit à petit, la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité – dans la forme des feuilles, I’organisation des pétales, le million de nuances de vert. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère. Où que J’aille, j’essaie de noter ce qu’il y a autour de moi – un massif de menthe, une touffe de fenouil, un buisson de manzanita ou un champ d’amarante à ramasser maintenant ou plus tard quand je reviendrai, quand le besoin se fera sentir ou que ce sera la saison. »

« C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. Pas étonnant qu’il y ait des guerres, que la terre et l’eau soient polluées. Pas étonnant que l’économie se soit effondrée. »

« Il y a une lucidité qui nous vient parfois dans ces moments là, quand on se surprend à regarder le monde à travers ses larmes, comme si elles servaient de lentilles pour rendre plus net ce que l’on regarde. »

« Pendant ce temps, je lisais- ou plutôt relisais- tous les romans qui se trouvaient dans la maison. J’étais depuis longtemps venue à bout de la dernière pile des livres de la bibliothèque, mes cassettes de langues se taisaient, l’ordinateur était une boîte couverte de poussière, les piles de ma calculatrice étaient mortes, aussi retournais-je aux romans pour me nourrir de pensées et d’émotions et de sensations, pour me donner une vie autre que celle en suspens qui était la mienne. »

« Nous ne sommes pas chrétiens, nous sommes capitalistes. Tout le monde dans ce pays de branleurs est capitaliste, que les gens le veuillent ou non. Tout le monde dans ce pays fait partie des consommateurs les plus voraces qui soient, avec un taux d’utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n’importe qui d’autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d’augmenter la cadence. »

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