Les huit montagnes de Paolo Cognetti – Avis lecture

Bonjour les bouquineurs ! Je vous présente le roman « Les huit montagnes » de l’écrivain italien Paolo Cognetti publié chez les éditions Stock en 2017 et en poche chez Le livre de poche en 2018 📚 Il a reçu en Italie le prix Strega en 2017 et en France le prix Médicis étranger le 9 novembre 2017. Il a également été adapté au cinéma en 2022 par pyramide-distribution

Une formidable découverte.💙

Puissant roman initiatique au coeur des montagnes Italiennes.

Un récit de transmission, de quêtes d’identité, de voyages.

🏞️L’histoire :

Pietro est un enfant de la ville. L’été de ses onze ans, ses parents louent une maison à Grana, au cœur du val d’Aoste. Là-bas, il se lie d’amitié avec Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement les alpages, forêts et chemins escarpés. Dans cette nature sauvage, le garçon découvre également une autre facette de son père qui, d’habitude taciturne et colérique, devient attentionné et se révèle un montagnard passionné. Vingt ans plus tard, le jeune homme reviendra à Grana pour y trouver refuge et tenter de se réconcilier avec son passé.

🏔️Mon avis :

J’ai adoré cette lecture qui procure un profond dépaysement total dans ces montagnes décrites dans ses moindres détails. On sent que l’auteur connait cette environnement et nous y invite, pour le meilleur et le pire.

Dans ce décor ressourçant, entre la ville et la montagne, ce déroule des histoire de vies, de familles, des chemins qu’on choisit de prendre, envers et contre tous, souvent solitaire.

Les huit montagnes c’est surtout le récit authentique et sensible d’une amitié entre un garçon de la ville et d’un vacher, un montagnard qui ne voit pas d’autre vie possible que là haut, une amitié qui se passe de mots et du temps qui passe.

Le roman se passe sur de nombreuses années, et les pages se tournent sans qu’on s’en rendent compte.

Les personnages sont attachants, humains dans leurs complexités. Il y a de l’émerveillement mais aussi la réalité d’un monde, de la vie qui bouscule sans cesse. Allant de rêves en désillusions.

Ce roman est une douce mélancolie, entre filiation et amitié qui résiste au temps et au silence.

Un roman qui touche au coeur.💙

Meilleurs extraits et citations :

« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était décidément la forêt des mille cinq cents mètres, celle des sapins et des mélèzes, à l’ombre desquels poussent les buissons de myrtilles, les genévriers et les rhododendrons, et se cachent les chevreuils. Moi, j’étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents, tourbières, herbes de haute altitude, bêtes en pâture. Plus haut encore la végétation disparaît, la neige recouvre tout jusqu’à l’été et la couleur dominante reste le gris de la roche, veiné de quartz et tissé du jaune des lichens. C’est là que commençait le monde de mon père. »
 
« Et il disait : c’est bien un mot de la ville, ça, la nature . Vous en avez une idée si abstraite que même son nom l’est. Nous, ici, on parle de bois , de pré , de torrent , de roche. Autant de choses qu’on peut montrer du doigt. Qu’on peut utiliser. Les choses qu’on ne peut pas utiliser, nous, on ne s’embête pas à leur chercher un nom, parce qu’elles ne servent à rien. »
 
« La forêt était remplie de ces fosses, tas, ferrailles, que Bruno traduisait pour moi comme autant de signes d’une langue morte. Et en plus de ces signes, il m’apprenait un dialecte qui sonnait plus juste que l’italien à mes oreilles, comme si, en montagne, il me fallait remplacer la langue abstraite des livres par la langue concrète des choses, puisque je pouvais maintenant les toucher du bout des doigts. Le mélèze: la brenga. Le sapin rouge : la pezza. Le pin cembro: l’arula. Un auvent rocheux sous lequel on pouvait s’abriter de la pluie, c’était une barma. Un rocher, c’était un berio et c’était moi, Pietro – je tenais beaucoup à ce nom. »
 
« Si l’endroit où tu te baignes dans un fleuve correspond au présent, pensai-je, dans ce cas l’eau qui t’a dépassé qui continue plus bas et va là où il n’y a plus rien pour toi, c’est le passé. L’avenir, c’est l’eau qui vient d’en haut, avec son lot de dangers et de découvertes. Le passé est en aval, l’avenir en amont. Voilà ce que j’aurais dû répondre à mon père. Quel que soit notre destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes. »
 
« J’avais l’impression de pouvoir saisir la vie de la montagne quand l’homme n’y était pas. Je ne la dérangeais pas, moi, j’étais un invité bien accepté; et je savais qu’en sa compagnie il était impossible que je me sente seul.« 
 
« Si je vais vivre dans les bois, personne ne me dira rien. Si une femme le fait, on la traitera de sorcière. Si je me taisais, quel problème ça ferait ? Je ne serais qu’un homme qui ne parle pas. Une femme qui ne parle plus est forcément à moitié folle. »
 
Ce roman vous donne t’il envie ? Vous l’avez lu ?
 
 
 
 
 

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