Avis lecture
Un roman bien rythmé qui aborde des problématiques de l’adolescence, les secrets de famille, l’handicap, l’amour et l’amitié.
Le style est simple et accessible aux adolescents comme aux plus grands.
Les personnages sont tous attachants. Seth est un ado torturé, paumé, qui n’a aucune confiance dans le monde des adultes. Il a une vie familiale compliquée dans laquelle il ne trouve pas de repères. J’ai aimé sa complexité, comprendre son mal être, vivre son évolution, ainsi que sa relation avec sa petite sœur Zoé trisomique qui est vraiment adorable. Seule Madame Beer, la prof de français semble voir son potentiel au-delà de son comportement, elle ira même jusqu’à le soutenir quand il sera menacé d’expulsion du lycée. Il forme un joli couple complémentaire avec la douce Juliette, qui adore Sydney Adam, l’auteur d’un unique livre et qui a disparu..
Quatrième de couverture : Juliette et Seth forment un couple étonnant : elle est solaire et appliquée, il est solitaire et s’emporte facilement. Pour l’impressionner et briller, il décide de retrouver son auteur favori afin de révéler l’identité de ce mystérieux écrivain à succès sous pseudo. Contre toute attente, Seth intrigue le romancier, au point que celui-ci accepte de correspondre. À travers leurs échanges, le jeune homme espère bien le démasquer, même s’il doit pour cela dévoiler ses fêlures… Mais ce comportement impulsif est sur le point de faire expulser Seth du lycée, malgré la main tendue de sa professeure de français. Prenant les devants et inspiré par le héros de L’Attrape-cœurs qu’il étudie en cours, il part avec Juliette, sa petite sœur Zoé et un copain du lycée pour se lancer dans un joyeux road trip improvisé, avide de liberté.
Un roman choral intergénérationnel sensible qui rend hommage au pouvoir des mots.
Nous étions dans le bus, il pleuvait et tu m’avais demandé ce que je voyais par la fenêtre.
« Rien de particulier, t’avais-je répondu, de la circulation, des voitures, des feux tricolores, des panneaux routiers… »
Et tu m’avais alors dit que lorsque tu voyais ces panneaux indicateurs, ces flèches, tu n’avais qu’une envie, celle de les suivre. Comme s’il s’agissait d’une invitation à partir.
Plus que ça même, un ordre ! Là, tu avais marqué un silence qui m’avait semblé durer une éternité. Puis tu m’avais confié ton envie de partir. « Mais jamais sans toi
ni Zoé », avais-tu précisé. J’ai alors compris qu’un jour tu risquais de succomber à cette tentation. Pourtant, rien ne sert de fuir. Fuir, c’est trop faire souffrir ceux que l’on
aime, ceux que l’on quitte, ceux qui nous aiment aussi. N’es-tu pas bien placé pour le savoir ? » Juliette, pages 29-30.